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XV

Mme ROLAND (SUITE)


Mme Roland, à cette époque, à en juger par ses lettres, était beaucoup plus violente qu’elle ne le parut plus tard. Elle dit en propres termes : « La chute du trône est arrêtée dans la destinée des empires. Il faut qu’on juge le roi… Chose cruelle à penser nous ne saurions être régénérés que par le sang. »

Le massacre du Champ de Mars (juillet 91), où ceux qui demandaient la république furent fusillés sur l’autel, lui parut la mort de la liberté. Elle montra le plus touchant intérêt pour Robespierre, que l’on croyait en péril. Elle alla, à onze heures du soir, rue de Saintonge, au Marais, où il demeurait, pour lui offrir un asile. Mais il était resté chez le menuisier Duplay, rue Saint-Honoré. De là, M. et Mme Roland allèrent chez Buzot le prier de défendre Robespierre à l’Assemblée. Buzot refusa ; mais Grégoire, qui était présent, s’engagea à le faire.