Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE II

SUITE DE LA MISSION DE CARRIER (DU 23 DÉCEMRRE 1793 AU 6 FÉVRIER 1794).


L’armée vendéenne avait été embarrassée par les femmes. — Pourquoi elle ne put entraîner la Bretagne. — Différence de la femme bretonne et de la vendéenne. — La déroute reflue sur Nantes, fin décembre. — Le typhus. — Climat de Nantes. — Noyades. — Carrier consent à sauver les enfants. — Il veut proscrire les filles publiques. — On sollicite l’intervention de Robespierre. — Carrier rappelé, 6 février. — La légende de Carrier. — Le comité de Nantes s’assure de Robespierre. — On guillotine les agents de Carrier, 16 avril.

La France avait failli périr par le côté qu’on négligeait, par l’Ouest. Le Comité de salut public avait cru que le seul danger était le Rhin. Les victoires du Rhin, comme celle de Toulon, ne vinrent qu’à la fin de décembre. Mais, pendant six grandes semaines, du 16 octobre au 12 décembre, la Vendée, échappée et libre, par notre désorganisation, put à volonté se porter sur Nantes, ou s’emparer d’un des grands ports, ou même marcher sur Paris.

La Vendée périssait chez elle. Talmont conseilla de partir (16 octobre), et il fut appuyé, dans cette proposition romanesque, par Bonchamps, le plus