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invitée à lever la séance, déclara qu’elle resterait réunie pour attendre les ordres de la Convention.

À voir à l’Hôtel de Ville tel comité du faubourg Saint-Antoine, on l’aurait cru décidément déclaré pour la Commune. C’était le contraire. Nous avons vu les causes diverses de son mécontentement.

De ses trois sections, deux, Montreuil et Popincourt, pendant que leurs comités allaient à la Commune, adhérèrent à l’adresse que promenait l’Homme-Armé et déclarèrent qu’ils n’avaient de boussole que la Convention.

La troisième section du faubourg, celle des Quinze-Vingts, écrivit à l’Assemblée : « Qu’elle attendait, sous les armes, la connaissance des motifs qui causaient le rassemblement, protestant ne connaître personne que la République », c’est-à-dire ne voulant combattre pour aucun individu.

Des deux sections du faubourg Saint-Marceau, celle du Jardin-des-Plantes (ou des Sans-Culottes) était celle d’Henriot. Elle se déclara pour lui, sans nul doute. Nous avons perdu ses procès-verbaux. Ses colonnes étaient en marche ; on les empêcha d’arriver à temps, en les amusant de la fable d’un complot royaliste de Robespierre.

L’autre section Saint-Marceau (celle des Gobelins ou du Finistère) fut le théâtre du plus violent conflit qui peut-être eut lieu cette nuit. Le comité révolutionnaire de la section s’étant déclaré pour la Convention, ainsi que le commandant de la garde nationale, un membre de la Commune les mit har-