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sabré. Dans la rue Saint-Honoré, la cavalerie fut retardée par un travail de paveurs. Henri ot les harangua, leur parla de Robespierre, mais ne put les entraîner. Ils crièrent : « Vive la République ! » et se remirent à l’ouvrage.

À la porte des Tuileries, la garde croisait la baïonnette sur lui et ses hommes, lorsqu’un gros huissier de la Convention se jeta entre eux : « Gendarmes, cet homme-là n’est plus votre général… Voyez le décret ! » Les gendarmes reculèrent.

Henriot, qui venait d’arrêter Merlin (de Thionville) dans la rue Saint-Honoré, se trouva arrêté lui-même. Deux dantonistes, Robin et Courtois, qui dînaient chez un restaurateur, le virent flottant sur son cheval, suivi de sa troupe déjà ébranlée. Ils crièrent de la fenêtre qu’on l’arrêtât. Ce que firent les gendarmes, et ils le menèrent au Comité de sûreté, d’où Robespierre sortait à peine pour aller au Luxembourg.

Il y était arrivé, escorté plutôt que gardé. Là les administrateurs de police, Faro, Wiltcheritz, qui gouvernaient la prison (deux robespierristes dévoués), lui dirent qu’ils avaient reçu de la Commune défense de le recevoir, qu’on l’attendait à la Commune. Une foule de ses partisans qui remplissaient la rue de Tournon criaient de toutes leurs forces : « À la Commune ! à la Commune ! »

Il était six heures du soir, et l’insurrection était complètement déclarée. La Commune avait fait arrêter les messagers de la Convention. Elle ne