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lui ? J’en doute. Il devait à son hôte sa pension de plusieurs années. Pour des armes, il en avait ; quelles ? Ses immenses services rendus à la République, l’énergie de sa parole, sa grande présence d’esprit, l’habile et parfait maniement qu’il avait de l’Assemblée. Il ne doutait nullement de la ramener.

Ignorait-il entièrement les préparatifs militaires ? Non, sans doute. Mais il les regardait comme chose de précaution. Nulles troupes ne se montraient dans le voisinage. L’Assemblée paraissait libre ; elle pouvait avec dignité accepter la conciliation qu’apportait Saint-Just.

Le discours écrit par lui et certainement concerté avec Robespierre était d’une adresse infinie. Si la lecture eût pu être poussée seulement à la vingtième ligne, la curiosité, habilement éveillée, eût fait désirer l’entendre, et la Convention adoucie reprenait le joug.

Ce discours met hors de doute que l’esprit le plus utopiste de la Convention aurait été en même temps son plus grand homme d’affaires, son plus délié politique. La raideur de Saint-Just n’était qu’extérieure. Autant ses notes (qu’on appelle à tort ses Institutions) sont reculées dans les nuages, autant ses

    en assignats, alors dépréciés des quatre cinquièmes, près de 40.000 francs, qui faisaient 8, 000 en argent. Cette somme, encore considérable, pour un mobilier plus que simple, ne fut certainement atteinte que par la concurrence des curieux, étrangers ou nationaux. Son portrait seul (par David ? Collection Saint-Albin) fut pour moitié dans la vente. Il monta jusqu’à 3, 000 ou 4, 000 francs. (Note communiquée par M. Dugast-Matifeux.)