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L’apologie est d’abord d’une humilité irritante. Il s’incline et prend pour juges ceux qu’il a tellement décimés, terrorisés. Rhétorique ou dérision ? Je crois le premier plutôt ; mais la Convention, j’en suis sûr, crut cette forme dérisoire.

« Les cris de l’innocence outragée n’importunent point votre oreille.., » Et plus loin : « Vous n’avez rien de commun avec les tyrans qui m’oppriment ; les cris de l’innocence opprimée ne sont point étrangers à vos cœurs », etc.

L’apologie, en ce qu’elle a de plus clair, porte sur trois points :

1° Abusant d’une analogie de mots et de sons, on attribue malignement au bureau de police générale les opérations qui sont faites en partie par le Comité de sûreté générale. Il écarte en partie du bureau robespierriste la responsabilité terrible de ce sanglant messidor.

2° On attribue toutes choses à Robespierre, tandis que, depuis six semaines, il n’est plus rien, ne fait plus rien, n’a plus aucune influence. Affirmation odieusement ridicule dans la bouche d’un homme qui, sans titre, n’en avait pas moins toute la force matérielle, qui signait toujours (il est vrai, chez lui), qui ne paraissait en rien, mais qui, par ses hommes, par Payan, Herman, Dumas, par Henriot, par Lebas, avait agi en messidor avec une énergie terrible ou préparé l’action.

3° Cette duplicité évidente ne donnait pas beaucoup de crédit aux protestations qui suivaient. « On