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hypocrites ; mais alors, chez les politiques mêmes, malgré le machiavélisme voulu et prémédité, il y avait un fonds remarquable de candeur. Ces larmes que le Comité n’avait pas prévues le touchèrent lui-même ; les plus ennemis de Robespierre, ceux qui désiraient sa perte, se souvinrent qu’en ce grand homme, tout dangereux qu’il était, subsistaient pourtant la garantie la plus sûre et le palladium de la Révolution.

Les uns et les autres, il faut le dire, et Robespierre et ses ennemis, portaient la France et la liberté dans le cœur.

Une vive intuition, trop vraie, leur traversa l’esprit, que par leur dispute acharnée ils perdaient la République ; que, Robespierre leur manquant, les comités entamés ne se défendraient pas longtemps ; que, les comités brisés, la Montagne en minorité, serait dévorée par la Plaine ; que la Convention elle-même succomberait à la réaction.

Collot d’Herbois, homme mobile, de sensibilité facile, se jeta presque aux genoux de Robespierre et le pria d’avoir pitié de la patrie.

Robespierre était-il maître de les écouter ? Cela est douteux. Il était un système autant qu’un homme vivant. Ce grand procès d’épuration où nous l’avons vu se lancer, sa fatalité était de le suivre. Quand

    pleure précisément de ce que le sang n’a pas été versé. On n’indique pas le jour, mais il n’y en a qu’un possible. Après la prise de Nieuport (30 messidor, 18 juillet), Robespierre vint une seule fois au Comité (5 thermidor, 23 juillet).