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tagnards et, par suite, la rupture de cette ligue des comités et de la Montagne qui faisait la force de ses ennemis.

Il venait armé, ayant acquis une nouvelle prise sur eux. L’occasion qu’il attendait de pouvoir attaquer Carnot et le Comité, il l’avait en mains. « Pourquoi avait-on affaibli l’armée de Fleurus, pourquoi n’avait-on pas suivi la victoire ? » Saint-Just s’en plaignait amèrement dans ses lettres. Il revenait les mains pleines d’ordres de Carnot qui pouvaient servir à lui faire son procès.

On avait, il est vrai, pris des places maritimes, Nieuport, et dans cette ville une forte garnison anglaise ; mais c’était là justement ce qui accablait le Comité. Le représentant Choudieu, tout hébertiste qu’il était, n’avait pas cru devoir suivre le décret qui défendait de prendre aucun Anglais vivant. Il avait sauvé cette garnison, et le Comité l’approuvait.

Le texte de Robespierre était trouvé : on ménage l’Angleterre… On mollit, on se relâche… On fait sa cour à l’ennemi, etc. Il se mit à rappeler les crimes de Pitt, la guerre que l’Angleterre faisait à la Révolution par toute la terre, demanda si les rois ménageaient les patriotes, s’attendrit sur leurs victimes… Les larmes lui vinrent[1]

En d’autres temps, on eût pris ces larmes pour

  1. C’est Carnot lui-même qui a donné ces détails. {Revue indépendante, X, 525, 25 juin 1845.)

    Ils sont présentés d’une manière très hostile ; il semble que Robespierre