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riste, et qui, à la chute d’Hébert, de Gbaumette et de l’ancienne Commune, était entré dans la nouvelle, avec Payan, Fleuriot, comme administrateur de police municipale, spécialement attaché aux prisons.

Nous l’avons vu au 2 avril rendre au parti le service d’organiser, pour brusquer la mort de Danton, la première conspiration de prison. Il endoctrina ce Laflotte qui dénonça les prisonniers du Luxembourg.

Quand Herman et Lanne y vinrent, il y avait dans cette prison un homme de plaisir et d’argent, un viveur nommé Boyenval, qui, je ne sais comment, avait pris des épaulettes et se croyait capitaine. Wiltcheritz l’indiqua et le fit venir. On lui montra une liste de quatre-vingt-douze noms, en lui disant qu’il pouvait rendre un service à la patrie, s’immortaliser, qu’il fallait trouver deux cents autres noms ; on en voulait trois cents en tout. Ce nombre lui parut grand. Il s’enferma avec un ami, Beausire, et un porte —clés, Yerney, et, à force d’y rêver, ils trouvèrent jusqu’à cent cinquante. Mais leur imaginative, toute leur bonne volonté, ne purent aller au delà.

On sut bientôt dans la prison ce qui se faisait. Qu’on juge de la consternation. Un détenu entra dans un tel désespoir qu’il se précipita du toit de la balustrade de marbre, se brisa en pièces. Le concierge écrivait tous les matins à Herman qu’il n’y avait aucun bruit, pas le moindre soupçon