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étonnement les robespierristes qui avaient cru le suivre dans les voies de modération.

Déjà, une fois (fin septembre), sa tactique tortueuse les avait embarrassés. Son immense succès d’alors leur fît croire qu’il était libre de l’odieuse alliance de la presse hébertiste et des bureaux de la Guerre, quand tout à coup il frappa ses propres amis qui faisaient feu avant l’ordre sur les hébertistes.

Ce qui de même en décembre lui fît quitter tout à coup ses amis pour ses ennemis, ce fut d’une part Desmoulins, qui, le dénonçant à l’admiration, à la reconnaissance du monde, montrait dans la commission robespierriste le germe du Comité de la clémence ; d’autre part, les véhémentes accusations de Phelippeaux, qui, avec Merlin, témoin oculaire, démontraient la trahison des généraux hébertistes et les tristes ménagements du Comité pour eux ; le Comité ici, c’était spécialement Robespierre, qui, le 11 septembre et le 25, les avait défendus, fait défendre, patronnés aux Jacobins.

Phelippeaux revint à la charge trois fois dans un mois, et ces accusations reçurent une publicité immense de l’étourdi Desmoulins, qui, dans les numéros mêmes où il divinisait Robespierre, louait, exaltait Phelippeaux, l’adversaire cle Robespierre.

Celui-ci, du 20 au 23 décembre, en trois jours, sans transition, tourna le dos à ses amis, passa à ses ennemis, planta là son adorateur Desmoulins et se