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uns et les autres !… Et l’imbécile est le monde.

Pour formuler l’accusation, il fallait pourtant un fait, une occasion qu’on put saisir. Robespierre la donna lui-même.

Dans ses instincts de police, insatiablement curieux de faits contre ses ennemis, contre le Comité de sûreté qu’il voulait briser, il furetait volontiers dans les cartons de ce Comité. Il y trouva, prit, emporta clés papiers relatifs à la duchesse de Bourbon et refusa de les rendre. Cela rendit curieux. Le Comité s’en procura des doubles et vit que cette affaire, si chère à Robespierre, était une affaire d’illuminisme.

Quel secret motif avait-il de couvrir les illuminés, d’empêcher qu’on ne donnât suite à leur affaire ?

Ces sectes n’ont jamais été indifférentes aux politiques. Le duc d’Orléans était fort mêlé aux Francs-Maçons et aux Templiers dont il fut, dit-on, grand maître. Les Jansénistes, devenus sous la persécution une société secrète, par l’habileté peu commune avec laquelle ils organisaient la publicité mystérieuse des Nouvelles ecclésiastiques, avaient mérité l’attention particulière des Jacobins. Le tableau ingénieux qui révélait ce mécanisme était le seul ornement de la bibliothèque des Jacobins en 1790. Robespierre, de 1789 à 1791, demeura rue de Saintonge au Marais, près la rue de Touraine, à la porte même du sanctuaire où ces énergumènes du Jansénisme expirant firent leurs derniers miracles ; le principal était de