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homme, le reprirent encore à eux et le firent juge d’Église.

Comme son maître Rousseau, il s’affranchit par la volonté, jeta l’argent, embrassa la faim et l’honneur. Puis 1789 sonna, et son affranchissement fut celui de la France, qui dès lors le nourrit de son pain et vécut de sa parole.

Philosophe et logicien, dépassant les Girondins comme logique révolutionnaire, dépassé cependant par eux dans la question de la Guerre, dépassé par la Commune dans la question religieuse, il redevint l’homme d’Arras et pencha d’instinct à droite. Il encouragea l’espérance des ennemis du dix-huitième siècle, attaqua le philosophisme (décembre).

Ces paroles firent soupçonner, non sans cause, que ce philosophe ennemi du philosophisme, tout en parlant mal des prêtres, ne leur voulait pas grand mal.

Soupçonner ? La chose était claire.

Exiger la liberté et l’application des principes au profit du catholicisme, tandis qu’on les ajournait en toute chose politique, imposer la liberté des cultes, la liberté des catholiques, la liberté de l’ennemi, quand la liberté de la tribune, de la presse et du théâtre était étouffée dans le sang, qu’était-ce sinon délier la contre-révolution et lier la Révolution ?

Les feuilles arrachées par Lebas, dont nous parlions tout à l’heure, montrent combien son maître, en dessous, était favorable aux prêtres.