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et que, de leur tombe même, il rapporta la pensée révolutionnaire.

Que lui disaient Monceaux et la Madeleine ? que lui dit le roi ? « Qu’il n’y aurait jamais paix entre l’ancien et le nouveau monde. » Et les Girondins ? et les Dantonistes ? Ce qu’il a écrit lui-même : « Ceux qui font les révolutions à demi ne font que creuser leurs tombeaux. »

Voici son raisonnement, dont il n’a daigné donner que la conclusion.

Nous rétablissons les prémisses.

« Il faut exterminer l’ancien monde… mais par un procédé plus définitif que la mort. La mort le réhabilite et le fait revivre. »

« Il faut l’exterminer par la honte. »

« Droit, morale et révolution, trois choses identiques. Le contre-révolutionnaire et l’homme immoral, qui sont le même homme, doivent, également flétris, traîner le boulet, casser les pierres sur les routes, former un peuple d’ilotes… Ils faisaient travailler le peuple par corvées. Eh bien, à leur tour !… Les privilégiés, nobles et prêtres, seront de droit galériens. »

Ce privilège d’avilissement contre les privilégiés, cette création d’un enfer social, d’une damnation visible des ennemis de l’Egalité, était une chose si terrible qu’elle eût supprimé la Terreur, eût brisé la guillotine comme un joujou inutile, propre seulement à glorifier les aristocrates, à déguiser en martyrs les fripons et les Du Barry.