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se relève la contre-révolution. Elle va centupler ses efforts.

Et que ferait-on contre elle ? Peut-on centupler la Terreur ?

Nous avons déjà caractérisé Chaumette. C’était un petit homme, d’une figure agréable et commune, avec des yeux noirs et vifs. Fils d’un cordonnier de Nevers, mousse à treize ans, un moment soldat, puis de nouveau pilotin, il imagina de se faire le pilote de l’esprit public, s’en vint écrire à Paris. Il s’intitulait alors étudiant en médecine, mais travaillait chez Prudhomme, sous l’excellente direction de Loustalot. Il était juste au niveau de la foule, ni au-dessus ni au-dessous. Sa carrière toute mêlée, très pratique, son habitude de vie collective, lui donna un bon sens et une bienveillance qu’Hébert n’eut jamais. Nous avons marqué ailleurs ses dissentiments avec Hébert. Hébert reprochait à Chaumette de trop attaquer les filles, soutenant qu’elles étaient nécessaires. Chaumette, en revanche, ne suivait pas Hébert dans sa cruelle persécution des orateurs en plein vent, dans sa ligue avec Robespierre contre Roux et autres. Enfin, loin de demander, comme Hébert, qu’on exterminât la Vendée, il voulait qu’on y envoyât une mission de prédicateurs révolutionnaires. (Voir Journal de la Montagne, 3, 15 et 23 octobre.)

Chaumette, nous l’avons dit, était d’un caractère très faible. Du reste, fort honnête et les mains