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a servi aux robespierristes pour tuer leurs ennemis, une même accusation. Quelle contre Jacques Roux ? Le vol. Contre Hébert ? Le vol. Et Fabre ? Le vol. Et Danton ? Le vol.

Quand Robespierre périt, il en était à Cambon, qu’il appela fripon le 8 thermidor.

« Si nous n’avons aucune pièce, disent les ennemis de Danton, c’est qu’elles étaient dans un dossier entre les mains de Lebas, et ce dossier aura été brûlé par les dantonistes après Thermidor. » Mais vous l’aviez ce dossier, à l’époque du jugement. Et comment donc avez-vous été si discrets que de ne le pas produire ? Vous l’avez gardé sans doute avec les preuves de la trahison d’Hérault, qui n’existèrent jamais, avec le faux de Fabre d’Églantine ? Elle subsiste cette dernière pièce, elle est retrouvée maintenant, et vous en resterez accablés pour tout l’avenir.

« Mais il est de notoriété que ce parti était orléaniste. » Je sais que Louis-Philippe n’a rien négligé pour fortifier cette tradition. C’est de sa bouche qu’un historien illustre a reçu l’étrange anecdote qui, dans le fondateur principal même de la République, crée à la royauté nouvelle un patron et un prophète. J’ai montré ailleurs que la prétendue conspiration orléaniste de Danton est impossible par les dates. Dans la Belgique, on l’a vu, Danton suivit précisément la voie de Cambon, contraire à celle de Dumouriez et des orléanistes.

Ce n’est pas seulement Danton qui a été escamoté