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République, c’était de réaliser enfin l’idée proposée, dès le 1er août, par Danton, de faire que le Comité de salut public fût vraiment un gouvernement, — de réaliser ce que Bourdon et autres avaient demande tant de fois et qui avait été repoussé par Robespierre, comme chose de haute trahison, d’anéantir la monarchie ministérielle, de faire que l’apparence concordât avec la réalité, de prendre pour le Comité toute la responsabilité en supprimant les ministères, en divisant chacun d’eux entre de simples commis, qui, chaque soir, rendraient compte aux membres du Comité.

« Rendre chaque administration collective, dirat-on, n’est-ce pas la polysynodie du bon abbé de Saint-Pierre, essayée sous la Régence, et qui ne fut qu’une Babel, bavarde et paralytique, jasant toujours, ne faisant rien ? »

La collectivité ici n’était qu’apparente. Elle était dans les commis, simples chefs de division. Mais la Guerre avait la plus stricte unité dans un homme, dans Carnot. De même en Lindet les administrations auxiliaires (subsistances, équipement, transports). De même en Prieur, celle des armes et munitions, en Saint-André la marine.

La nuit du 30 au 31 mars furent convoqués les trois Comités de salut public, de sûreté et, chose inouïe, le Comité de législation. Celui-ci, probablement, avait été chargé par Robespierre et Saint-Just de rédiger le grand décret d’organisation. La plume de ce comité, le petit blondin Merlin (de Douai),