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Peine de mort pour qui résiste au gouvernement, c’est-à-dire aux comités. Puis, pour rassurer la Convention : Peine de mort pour qui usurpe son pouvoir. Les Comités nomment six commissions pour juger tous les détenus.

Les dantonistes étaient pâles du coup frappé sur les hébertistes. Legendre donna carrière à sa peur sous forme d’enthousiasme. Il demanda que le sublime discours lu pieusement tous les décadis au temple de la Raison, fût envoyé aux quarante-quatre mille municipalités, aux armées, aux sociétés.

On le relut le soir aux Jacobins devant Robespierre et Couthon qui reparurent ce jour (13 mars), comme pour le sanctionner de leur présence, en avouer le contenu. Ils revenaient faibles encore, languissants. « Mes forces défaillent », dit Robespierre le 15 encore, et il se renfonça dans sa chambre de malade.

Il était trop facile d’accabler Hébert et Ronsin. Mais on ne pouvait dire leurs crimes réels sans stigmatiser indirectement l’indulgence de Robespierre pour les déportements des hébertistes à Lyon et dans la Vendée, spécialement pour le certificat d’innocence qu’il venait de leur donner (27 janvier). On attaqua Hébert, comme on avait fait pour Jacques Roux, par une accusation de vol. On lui reprocha d’avoir calomnié… Danton ! qu’on fît mourir huit jours après.

Chose non moins étonnante ! « Hébert, Ronsin, Vincent, Momoro, étaient royalistes ! C’était pour