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CHAPITRE IV

LA RÉVOLTE DE DESMOULINS CONTRE ROBESPIERRE (FÉVRIER 1794).


Les Montagnards se serrent contre Robespierre. — Aplatissement général ; alliance. — Desmoulins seul n’y consent pas. — Le malheur de Fabre le détache de Robespierre. — Lucile l’encourage. — Ses attaques contre le Comité de sûreté. — Ses attaques contre Robespierre. — Inquiétude de Robespierre.


La stratégie de Robespierre, en terrifiant la Montagne, lui donnait, pour la résistance, une unité obligée où les nuances hostiles allaient s’effaçant. Tous sentaient qu’ils étaient perdus s’ils ne profitaient encore de leur ascendant sur la Convention pour obtenir qu’elle approuvât les Montagnards qui revenaient, de sorte que si, plus tard, Robespierre voulait, par le centre et la droite, entamer le grand procès des hommes de 1793, on pût dire : « La chose est jugée. »

Donc, par un pacte tacite, la Montagne ne souffrit pas qu’il s’élevât un mot de doute sur tout représentant revenu de mission. Elle les approuva tous, hébertistes ou dantonistes, les loua ou amnistia,