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le maximum, parce qu’elle avait faim. Il criait le maximum, pour donner force à l’assignat.

Misérable gardien de la fortune publique, ou plutôt de la ruine, ministre de la banqueroute, il lui fallait, chaque jour, inventer quelque nouveau moyen révolutionnaire de faire face aux nécessités.

Le 27 avril, il apporta à la tribune une proposition de son département (l’Hérault), pour rendre efficace la réquisition, atteindre les hommes, atteindre l’argent.

Les patriotes de l’Hérault remarquent, disait cette note, que la plupart des recrues que vient d’enlever la réquisition ne sont point des volontaires, mais des remplaçants, des hommes salariés. Il faut s’adresser au patriotisme. On ne peut s’en remettre au hasard aveugle. Il faut employer la voie de l’indication, adresser des réquisitions directes et personnelles aux plus ardents patriotes, aux hommes braves, aux hommes forts, en afficher la liste dans les sociétés populaires.

« Qui désignera ? Un comité de salut public, tiré des corps administratifs du chef-lieu de département, — comité choisi par les commissaires de la Convention. Ce comité, pour éclairer son choix, consultera les députés des sociétés populaires et des membres de chaque compagnie de vétérans.

« Pour lever ainsi cinq mille hommes par département, on formerait un fonds de cinq millions par emprunt forcé, c’est-à-dire que, si l’emprunt n’était pas fourni en deux jours par les soumissions libres