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plus gouverner. Le peuple ne va plus guère aux assemblées populaires, aux clubs, aux sections, etc.

Il faut là-dessus en croire Marat : « L’ennui et le dégoût, dit-il, ont rendu les assemblées désertes » (décembre 1792, no 84).

« La permanence des sections est inutile, dit-il (12 juin 1793)… les ouvriers ne peuvent y assister. » Robespierre dit précisément la même chose (le 17 septembre 1793) ; il allègue le même motif et demande une indemnité pour ceux qui y assisteront.

La Gironde est là-dessus d’accord avec la Montagne. Elle atteste les mêmes faits. Dans une section qui contient trois ou quatre mille citoyens, vingt-cinq seulement ont formé l’assemblée (décembre 1792). — Ailleurs on dit trente ou quarante. — Un agent de Roland lui écrit, dans un rapport du même temps : « Il n’y a quelquefois pas soixante personnes par section, dont dix du parti agitateur ; le reste écoute et lève la main machinalement. »

Que signifie ce changement ? Où est la vie maintenant ? Où va donc la foule ? Ces multitudes énormes qui prirent part aux premières scènes de la Révolution ont-elles fondu, disparu, ou se sont-elles cachées ?

La masse ne trouvant nulle amélioration au gouvernement du parlage est déjà bien découragée. Nous dirons par quel art on opère encore, dans les grandes journées, la descente des faubourgs.

La gent timide des bourgeois s’est, tout entière, depuis septembre, cachée dans son trou. Elle en