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CHAPITRE III

TRIPLE DANGER DE LA FRANCE. — LYON, BRETAGNE, BELGIQUE (MARS 1793).


Dumouriez refuse de marcher sur le Rhin, décembre 1792. — Il ménage et flatte les Belges. — Il ne veut pas exiger leurs secours. — La Gironde se fait scrupule de forcer les Belges. — Dumouriez croit tromper l’Europe, est trompé lui-même. — La Gironde eût voulu substituer Miranda à Dumouriez. — Vie de Miranda. — La Gironde est forcée de maintenir Dumouriez. — La Gironde voulait frapper l’Autriche, l’Italie, l’Espagne. — Plan romanesque de Dumouriez. — Les Autrichiens forcent nos lignes, 1er mars 1793. — Fuite des patriotes liégeois, 4 mars. — Mouvement de Lyon, février-mars. — Les royalistes de Lyon se disent Girondins. — Irritation générale contre les Girondins, que l’on accuse du danger de la France. — Leur respect de la légalité augmentait le péril de la situation. — La Commune arbore le drapeau noir, 9 mars 1793.


De tous les hommes de la Révolution, celui qui, devant l’histoire, portera la responsabilité la plus pesante, c’est sans contredit Dumouriez. La France eut sujet de regretter amèrement d’avoir confié la croisade et l’apostolat de la liberté à un homme de police[1].

Il fit deux choses en trois mois. Il laissa fondre dans sa main l’héroïque armée de Jemmapes ; il

  1. Agent de la diplomatie secrète de Louis XV, disciple (il le dit lui-même) d’un personnage des plus immoraux, du roué Favier.