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ment serrés aux Jacobins, firent résoudre qu’on enverrait à la Commune, qu’on la sommerait de doubler tous les postes, qu’on avertirait les quarante-huit sections, d’arrêter et d’exécuter au besoin les ennemis publics. Les Jacobins se chargèrent eux-mêmes de visiter les corps de garde, d’y consigner les hommes, d’assurer tous les moyens de répression contre le complot royaliste.

Robespierre demanda de plus qu’on avertît les Cordeliers, qu’on animât le zèle du commandant de la garde nationale. Avec une remarquable présence d’esprit, il ménagea les faibles, les timides, ne permit pas qu’on parlât de la mort de Lepelletier : « Un député a été outragé, dit-il, laissons cela, allons droit au tyran… Il faut demain autour de l’échafaud un calme imposant et terrible… »

Chose étrange ! qui témoigne de l’exaltation prodigieuse de la passion chez ces excellents citoyens, de leurs aveugles préjugés. Thuriot n’hésitait pas à croire que les intrigants (la Gironde) étaient complices des royalistes. Et Robespierre, abondant dans ce sens, demanda une adresse où les Jacobins décriraient les manœuvres des intrigants pour anéantir les patriotes le lendemain de l’exécution !