Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/144

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE VII

LE PROCÈS. — LE ROI AU TEMPLE. — L’ARMOIRE DE FER
(NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1792.)


Il eût fallu que le procès du roi fût celui de la royauté. — Opinions de Grégoire et de Thomas Payne. — Imprudence de la Montagne et de la Commune, qui provoquent la pitié. — État de la famille royale au Temple. — Dépenses considérables pour les prisonniers. — Comment le roi était nourri. — Intérêt que la Commune témoigne aux serviteurs de Louis XVI. — Quelle foi on doit avoir à la légende du Temple. — Papiers du roi dans l’armoire de fer. — Roland saisit les papiers et les emporte chez lui. — Ces papiers n’accusent guère que le roi et les prêtres. — Le procès est repris le 3 décembre.


Le procès une fois lancé, une chose était désirable, pour la France ; pour le genre humain, c’était qu’on lui donnât toute sa grandeur, qu’il n’amenât pas seulement la condamnation d’un individu, si facile à remplacer, mais la condamnation éternelle de l’institution monarchique.

Ce procès, conduit ainsi, avait la double utilité de replacer la royauté où elle est vraiment, dans le peuple, de constater le droit de celui-ci et d’en commencer pour lui l’exercice par toute la terre ; d’autre part, de mettre en lumière ce ridicule mystère dont l’humanité barbare a fait si longtemps une