Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE V

LE PROCÈS DU ROI. — ESSAI DE LA GAUCHE POUR TERRORISER LA DROITE. — SAINT-JUST (13 NOVEMBRE 1792).


L’idée morale de la Révolution. — Unanimité morale de la France révolutionnaire jusqu’aux derniers mois de 1792. — Épreuve unique et terrible que subit alors la France. — Il y avait pourtant des motifs de se rassurer. — Le procès, mal engagé par la Gironde, 13 novembre 1792. — Discours meurtrier de Saint-Just. — Figure de Saint-Just. — Ses précédents, ses premiers essais. — Il est nommé, avant l’âge, à la Convention. — Son discours menace la Convention, 13 novembre 1792. — La droite intimidée par l’audace de la Montagne.


Les fédérés des départements restent à Paris ; la France garde la Convention. Celle-ci aura moins à craindre matériellement du dehors. Il lui reste à se bien garder elle-même moralement. On pourra exercer sur elle une terreur d’opinion, si elle reste vacillante, si elle n’asseoit fortement son siège et son tribunal sur un principe invariable, qui lui fasse mépriser les vaines agitations.

C’est la première nécessité au moment grave où commence un procès criminel, un jugement à mort, que le juge, la main sur le cœur, y sente bien nettement sa règle, son principe et sa foi, l’idée tellement