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On décréta la seconde proposition de Danton : La République française est une et indivisible.

Sa première proposition (Peine de mort pour quiconque proposerait la dictature) ne fut point décrétée. L’ordre du jour fut demandé par Chabot, obtenu. Beaucoup croyaient apparemment qu’en une crise si violente, une dictature temporaire serait peut-être après tout le seul remède efficace.

Les Girondins avaient échoué dans toutes leurs attaques. Marat même avait échappé. Cette séance violente eut pourtant un grand résultat. Paris fut ému. Le jugement sur septembre, pour n’avoir pas été formulé par la Convention, n’en fut peut-être que plus fortement porté dans les cœurs. Les adversaires de septembre avaient échoué dans la salle, sous la pression des tribunes maratistes, et par la faiblesse, peut-être par l’envie du centre. Il en fut autrement dans la grande foule du peuple, dans les masses indépendantes, dans la libre opinion. Là, la Gironde eut sa couronne, la victoire de l’humanité.

Le soir même, une députation de la Commune vint à la barre de la Convention faire amende honorable, désavouant les commissaires maratistes envoyés sous son nom dans les départements et soutenant qu’ils n’étaient chargés que de propager l’union fraternelle. La Commune allait jusqu’à dire : « Nous vous dénonçons le comité de surveillance de la Ville. Il a agi à notre insu. Nous avons révoqué une partie de ses membres, nous vous abandonnons le reste. C’est à vous de les punir. »