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marche du gouvernement constitutionnel, le moins possible ceux qui s’efforçaient de lui donner du ressort ; mais la constitution ne fait dépendre leur nomination que de ma volonté, et nulle part elle n’ordonne que j’accorde ma confiance aux patriotes et que je chasse les contre-révolutionnaires ; il est vrai que l’Assemblée nationale a rendu des décrets utiles ou même nécessaires, et que j’ai refusé de les sanctionner ; mais j’en avais le droit ; il est sacré : car je le tiens de la constitution ; il est vrai enfin que la contre-révolution se fait, que le despotisme va remettre entre mes mains son sceptre de fer, que je vous en écraserai, que vous allez ramper, que je vous punirai d’avoir eu l’insolence de vouloir être libres ; mais j’ai fait tout ce que la constitution me prescrit ; il n’est émané de moi aucun acte que la constitution condamne ; il n’est donc pas permis de douter de ma fidélité pour elle, de mon zèle pour sa défense. » (Vifs applaudissements.)

« Si, dis-je, il était possible que dans les calamités d’une guerre funeste, dans les désordres d’un bouleversement contre-révolutionnaire, le roi des Français leur tint ce langage dérisoire ; s’il était possible qu’il leur parlât de son amour pour la constitution avec une ironie aussi insultante, ne seraient-ils pas en droit de lui répondre :

« Ô roi, qui sans doute avez cru, avec le tyran Lysandre, que la vérité ne valait pas mieux que le mensonge, et qu’il fallait amuser les hommes par