Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 2.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE IV

RÉSISTANCES. — PARLEMENTS. — MOUVEMENT DES FÉDÉRATIONS.


Travaux de l’organisation judiciaire. — Le parlement de Bretagne à la barre, 8 janvier 1790. — Les parlements de Bretagne et de Bordeaux condamnés, janvier, mars. — Origine des fédérations : Anjou, Bretagne, Dauphiné, Franche-Comté, Rhône, Bourgogne, Languedoc, Provence, etc. — La guerre contre les châteaux réprimée ; les villes défendent les nobles, leurs ennemis, février 1790.


La résistance la plus obstinée fut celle du parlement de Bretagne. Par trois fois il refusa l’enregistrement, et il se croyait en mesure de soutenir ce refus. D’une part, il avait la noblesse qui s’assemblait à Saint-Malo, les nombreux et très fidèles domestiques des nobles, les siens, sa clientèle dans les villes, ses amis dans les confréries, dans les corporations de métiers ; ajoutez la facilité de recruter dans cette foule d’ouvriers sans ouvrage, de gens qui vaguaient dans les rues, mourant de faim. Les villes les voyaient travailler, préparer la guerre civile. Environnées de campagnes hostiles ou douteuses, elles pouvaient être affamées. Elles tranchèrent le nœud qui tardait à se dénouer. Rennes