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éternelles entre le propriétaire et le non-propriétaire, entre le riche et le pauvre, questions formulées aujourd’hui, mais qui, dans la Révolution, apparaissent sous d’autres formes, vagues encore, obscures, dans une place secondaire.

Ces auteurs ont exercé une très grande influence, et par une collection facile à consulter, qui semble dispenser des autres, et par un journal estimable, rédigé malheureusement dans leur esprit, mais dont la moralité forte compense en partie ce défaut. Le devoir, ce mot seul, rarement attesté de nos jours, le devoir senti, enseigné, constitue à ce journal une originalité véritable.

Nous ne reprochons rien aux trop modestes élèves, plus sensés d’ailleurs que leurs maîtres. — Quant à ceux-ci, nous ne pouvons nous empêcher d’admirer leur sécurité dans l’absurde, leur intrépidité d’affirmation. Le devoir pourtant qu’ils attestent commandait, avant d’affirmer ainsi, d’étudier avec conscience. On ne devine pas l’histoire. Celui qui la parcourt en hâte, pour y trouver quelques preuves d’une théorie toute faite, limite trop ses lectures et n’entend pas même le peu qu’il a lu. C’est ce qui arrive aux auteurs de l’Histoire parlementaire ; des deux termes qu’ils rapprochent et mêlent sans jugement, le Moyen-âge, la Révolution, ils ne savent pas le premier et ne comprennent pas l’autre.

Qu’est-il arrivé quand ils ont voulu imposer à la Révolution de 1789 le caractère socialiste des temps postérieurs ? Ne trouvant rien dans les monuments