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religieuses, affilant les poignards, aiguisant les fourches et les faux.

Le 29, le 31 mai, l’archevêque d’Aix et l’évêque de Clermont (l’un des principaux meneurs et l’homme de confiance du roi) notifièrent à l’Assemblée l’ultimatum ecclésiastique : « Que nul changement ne pouvait se faire sans la convocation d’un concile. — Dans les premiers jours de juin, le sang coule à Nîmes.

Froment avait armé ses compagnies les plus sûres, il avait même, à grands frais, habillé plusieurs de ses hommes aux couleurs du comte d’Artois. Voilà les premiers verdets du Midi. Appuyé d’un aide de camp du prince de Condé, soutenu de plusieurs officiers municipaux, il avait enfin tiré du commandant de la province la promesse d’ouvrir l’arsenal, de donner des fusils à toutes les compagnies catholiques. Dernier acte décisif que la municipalité et le commandant ne pouvaient faire sans se déclarer franchement contre la Révolution.

« Attendez encore un moment, disait la municipalité. Les élections du département commencent le 4 à Nîmes ; allons doucement jusqu’au vote ; faisons-nous donner les places. »

« Agissons, disait Froment, les électeurs voteront mieux, au bruit des coups de fusil. Les protestants s’organisent. Ils s’entendent fortement, de Nîmes à Paris, de Nîmes aux Cévennes. »

Nîmes était-elle bien sûre pour le Clergé, si l’on attendait ? La ville allait ressentir dans son industrie