Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 5.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
293
CHARLES VII. — PHILIPPE-LE-BON

Bruges éclata ; les forgerons crièrent que tout irait mal tant qu’on ne tuerait pas les grosses têtes qui trahissaient, qu’il fallait faire comme ceux de Gand. Ce dernier mot semblait devoir peu réussir à Bruges, où, depuis l’affaire de la Lys, on détestait les Gantais. Mais il se trouva cette fois que les tout-puissants marchands de Bruges, les Hanséatiques, qui ordinairement calmaient les révoltes, avaient justement alors intérêt à la révolte ; le duc leur faisait la guerre en Hollande et plus tard en Frise, ils trouvèrent bon sans doute de l’occuper en Flandre, d’unir contre lui Bruges et Gand. Ce qui est sûr, c’est que le peuple de Bruges reçut d’une seule ville de la Hanse cinq mille sacs de blé[1].

Gand avait commencé avant Bruges, elle finit avant. Une population d’ouvriers avait moins d’avances, moins de ressources qu’une ville de marchands qui d’ailleurs étaient soutenus du dehors. Quand les Gantais eurent chômé quelque temps, ils commencèrent à trouver que c’était trop souffrir, et pourquoi ? pour conserver à Bruges sa domination sur la côte. Les Brugeois s’étaient donné un tort, dans lequel les Gantais, gens formalistes et scrupuleux, devaient trouver prétexte pour abandonner leur parti. Le serment féodal engageait le vassal à respecter la vie de son seigneur, son corps, ses membres, sa femme, etc.


    et M. de Larmoy ayant demandé aux États s’ils avaient un traité secret avec l’Angleterre, ils répondirent qu’ils n’avaient pas pouvoir pour s’expliquer. (Dujardin et Sollius, Histoire des provinces unies.)

  1. App. 140.