Au mois de janvier 1449, le Parlement reçut de Somerset une plainte solennelle : la trêve allait expirer, le roi de France, disait-il, pouvait attaquer avec soixante mille hommes[1]; sans un prompt secours, tout était perdu. Cette plainte était le testament de l’Angleterre française, les paroles dernières… Le sage Parlement les accueille, mais uniquement pour nuire à Suffolk ; il ne vote pas un homme, pas un schelling, ce serait voter pour Suffolk ; la grande guerre maintenant est contre lui et non contre la France ; périsse Suffolk, et avec lui, s’il le faut, la Normandie, la Guyenne, l’Angleterre elle-même !
Somerset avait admirablement prophétisé le soufflet qu’il allait recevoir. La trêve fut rompue. Le Maine étant livré, un capitaine aragonais au service d’Angleterre[2] vint de cette province demander refuge aux villes normandes. Il trouva toute porte fermée, aucune garnison ne voulait s’affamer en partageant avec ces fugitifs. Alors il fallut bien que l’Aragonais devînt sa providence à lui-même ; il trouva sur les Marches deux petites villes, mais désertes, dépourvues ; de là, la faim pressant, il se jeta, avec sa bande, sur une bonne grosse ville bretonne, sur Fougères. Voilà la guerre recommencée[3].
Le roi, le duc de Bretagne, s’adressent à Somerset, lui redemandent la ville, avec indemnité[4]. Mais quand