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trable, recevra le fâcheux mélange de cent choses viciées, vicieuses, qui montent de la rue à elle, le souffle des esprits immondes, le pêle-mêle de fumées, d’émanations mauvaises et de mauvais rêves qui plane sur nos sombres cités !

Il faut faire un sacrifice, mon ami, et à tout prix, les mettre où ils puissent vivre. S’il se peut, sors de la ville. — Tu verras moins tes amis ? Ils feront bien un pas de plus, si ce sont de vrais amis. — Tu iras peu au théâtre ? On en désire moins les plaisirs (agitants et énervants), quand on a à son foyer l’amour, ses joies rajeunissantes, sa Divine Comédie. — Tu perdras moins de temps le soir à traîner dans les salons, à jaser. En récompense, le matin, frais, reposé, tout ce que tu n’auras pas dépensé en vaines paroles, tu le mettras en travail, en œuvres solides de résultats durables qui ne s’envoleront pas.




Je veux un jardin, non un parc ; un petit jardin. L’homme ne croît pas aisément hors de ses harmonies végétales. Toutes les légendes d’Orient commencent la vie dans un jardin. Le peuple des forts, des purs, la Perse, met le monde d’abord dans un jardin de lumière.