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entourée de famille. La condition, l’éducation, est chose fort secondaire. Toute Française naît reine ou près de le devenir.

Comme épouse, la femme simple que l’on peut élever un peu. Et, comme fille, la femme croyante, qu’un père élèvera tout à fait. Ainsi se trouvera rompu ce misérable cercle où nous tournons, où la femme empêche de créer la femme.

Avec cette bonne épouse, associée, de cœur au moins, à la foi de son mari, celui-ci, suivant la voie fort aisée de la nature, exercera sur son enfant un incroyable ascendant d’autorité et de tendresse. La fille est si croyante au père ! À lui d’en faire tout ce qu’il veut. La force de ce second amour, si haut, si pur, doit faire en elle la Femme, l’adorable idéal de grâce dans la sagesse, par lequel seul la famille et la société elle-même vont être recommencées.