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rience et d’une vie pure, de voir ce qui n’est pas encore. Or la sage et charmante femme dont ce livre est la vie, pressent fort nettement l’avenir prochain des sociétés de l’Europe. De grands et profonds renouvellements ne manqueront pas de s’y faire. Les femmes et les familles seront bien obligées de s’arranger de ces circonstances nouvelles. La femme simple (du livre de l’Amour), la dame cultivée (du livre de la Femme) suffiront-elles ? Nullement. Cette dernière sent elle-même que l’épouse de l’homme à venir doit être plus complète et plus forte, harmonisée, équilibrée de pensée et d’action ; et, telle elle veut son orpheline.

Son effort, sa sagesse, c’est de faire cette enfant qu’elle aime, différente d’elle-même, et prête pour un monde meilleur, pour une société plus mâle de travail et d’égalité.




Quoi donc ! serait-ce un rêve ? Dans les réalités vivantes, n’avons-nous pas déjà quelque ombre, quelque image imparfaite de cette beauté de l’avenir ?

Aux États-Unis de l’Ouest, aux confins des sauvages, l’Américaine, épouse ou veuve, qui le jour travaille et cultive, le soir n’en lit pas moins, ne commente pas moins la Bible à ses enfants.