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Au bout de sept ans, elle alla à Londres pour convertir le ministère à ses idées, et fit un cours public pour les répandre. Le ministre Grey et les comités de la chambre des lords voulurent l’entendre et la consultèrent. Une chose rare, admirable, c’est que son mari, devenu son premier disciple, retourna en Australie. Ces deux époux, si unis, s’imposèrent une cruelle séparation pour faire plus de bien. Elle était allée le rejoindre quand elle tomba malade, et, dit-on, mortellement. (Blosseville, II, 170 ; 1859.)

Elle est la légende d’un monde. Son souvenir grandira d’âge en âge.




Une singularité qu’on ne peut négliger, c’est que cette sainte était l’esprit le plus positif, le plus éloigné de toute chimère, de toute exagération. Elle avait au plus haut degré l’esprit administratif, écrivait tout, tenait un détail immense des choses, des sommes, des personnes, une comptabilité exacte. En voici un trait tout anglais. Se croyant responsable du petit patrimoine de famille envers son mari, ses enfants, elle a calculé qu’au total, malgré les avances infinies qu’elle faisait, tout était