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vous pourriez croire que l’homme n’est pas tenu de changer, d’être alors un peu plus qu’homme ?…

Des preuves ! monsieur, des preuves !… Autrement je me soucie peu de vos fades déclarations ; je ne vous demande pas, comme ces princesses des romans de chevalerie, que vous m’apportiez la tête d’un géant ou la couronne de Trébisonde. Ce sont là des bagatelles. J’exige bien davantage. J’exige que, du jeune bourgeois, de l’étudiant vulgaire, vous me fassiez la créature noble, royale, héroïque, que j’ai toujours eue dans l’esprit ; et cela, non pas pour un jour, mais, par une transformation définitive et radicale.

Quelle que soit votre carrière, portez-y un haut esprit et une grande volonté. Alors, je prendrai confiance, je pourrai vous croire sincère ; et, à mon tour, je verrai ce que je puis faire pour vous. Celui qui ne peut rien pour moi, que l’amour même ne peut soulever au-dessus de la prose, du terre à terre de ce temps, Dieu me garde de l’avoir pour mari ! — Si vous ne pouvez changer, c’est que vous n’êtes pas amoureux.




« Hélas ! disent ici les mères, qu’adviendrait-il si l’on osait tenir un si ferme langage ?… L’amour n’est