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veur d’heureuses métamorphoses. Intrépides Curtius, ils se lançaient hardiment dans ce gouffre d’incertitudes. Et fort heureusement pour nous. Car, messieurs, sans cette audace de nos pères, nous ne naissions pas.

Maintenant, permettez-vous à un ami plus âgé, de vous parler avec franchise ?… Eh bien, j’oserai vous dire que si vous étiez vraiment seuls, si vous supportiez, sans consolations, cette vie que vous trouvez amère, vous vous presseriez d’en sortir. Vous diriez : L’amour est fort, et il peut tout ce qu’il veut. Plus grande sera la gloire de convertir à la raison ces beautés absurdes et charmantes. Avec une grande volonté, déterminée, persévérante, un milieu choisi, un entourage habilement calculé, on peut tout. Mais il faut aimer, aimer fortement, et la même. Point de froideur. La femme cultivée et désirée, infailliblement appartient à l’homme. Si l’homme de ce temps-ci se plaint de n’aller pas à l’âme, c’est qu’il n’a pas ce qui la dompte, la force fixe du désir.




Maintenant, pour parler seulement du premier obstacle allégué, de l’orgueil effréné des femmes, de leur furie de toilette, etc., il me semble que