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Une chose fort à considérer, qui semblera un paradoxe, c’est que les femmes étrangères, de races très-éloignées de nous, sont plus faciles à connaître que les Européennes, surtout plus que les Françaises.

Si j’épouse une Orientale, je devine assez aisément ce que sera mon mariage. Là, on peut juger, prévoir, par grandes classes (race, peuple, tribu), ce que sera la femme d’Asie. Même en Europe, celui qui épouse une Allemande, qui se l’approprie, la transplante, est à peu près sûr d’avoir la vie douce. L’ascendant de l’esprit français met toutes les chances pour lui.

Mais les races où la personnalité est très-forte ne peuvent pas rassurer ainsi. On dit que les Circassiennes désirent elles-mêmes être vendues, sûres de régner où qu’elles aillent, et de mettre leur maître à leurs pieds. Il en est à peu près ainsi de la Polonaise, de la Hongroise, de la Française, énergies supérieures de l’Europe. Elles ont souvent l’esprit viril, souvent épousent leurs maris, bien plus qu’elles n’en sont épousées.

Donc, il faut les bien connaître, les étudier d’avance, savoir si elles sont femmes.

La personnalité française est la plus vive, la plus individuelle de l’Europe. Donc, aussi, la plus multiple, la plus difficile à connaître. Je parle surtout