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de la vache à l’homme pour lui rappeler ses bienfaits. Lisons les fortes paroles, toujours vraies et subsistantes, où l’homme reconnaît ce qu’il doit à ces compagnons de travail, le fort taureau, le vaillant chien, la bonne terre nourricière. Elle n’est pas insensible, cette terre, et ce qu’elle dit au laboureur restera éternellement. (Zend, ii, 284.)

Être pur pour être fort, être fort pour être fécond, c’est tout le sens de cette loi, l’une des plus humaines, des plus harmoniques, que Dieu ait données à la terre.

Chaque matin avant l’aurore, et quand rôde encore le tigre, partent les deux camarades, je veux dire l’homme et le chien. Il s’agit du chien primitif, de ce dogue colossal, sans lequel la terre alors eût été inhabitable, être secourable et terrible qui, seul, vint à bout des monstres. On en montra encore un à Alexandre, et il étrangla un lion devant lui.

L’homme n’avait d’arme alors que la grosse et courte épée qui est sur les monuments, et dont, face à face, poitrine contre poitrine, on le voit poignarder le lion.

Tout le jour, il dompte la terre, sous la garde du chien fidèle : il lui donne la bonne semence ; il lui distribue les eaux salutaires, il la pénètre par le soc, la réjouit par les fontaines ; et lui-même ré-