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Mais cela n’a rien d’alarmant. On retrouve cette ondulation dans les plus anciennes, les plus solides tours.



Donc, au lieu de tristes bastions qui jadis menaçaient la mer, comme ceux que j’ai vus encore élevés contre les Barbaresques, la civilisation moderne bâtit les tours de la paix, de la bienveillante hospitalité. Beaux et nobles monuments, parfois sublimes aux yeux de l’art, et toujours touchants pour le cœur. Leurs feux de toutes couleurs, où se retrouvent l’or, l’argent des étoiles, offrent un firmament secourable qu’une Providence humaine a organisé sur la terre. Lorsque nul astre ne paraît, le marin voit encore ceux-ci et reprend courage, en y revoyant son étoile, l’étoile de la Fraternité.



On aime à s’asseoir près des phares, sous ces feux amis, vrai foyer de la vie marine. Tel d’entre eux, et des moins anciens, est vénérable déjà pour les hommes qu’il a sauvés. Plus d’un souvenir s’y