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colonnes, il resta les deux colonnes d’Hercule, qui remplacèrent Atlas fatigué de porter le ciel sur ses épaules. Colonne dut venir d’abord de columen ; ce n’était que des soutiens, des étais arrondis dans la suite par l’architecture.

La fable des géants faisant la guerre aux dieux, et entassant Ossa sur Pélion, Olympe sur Ossa, doit avoir été trouvée depuis Homère. Dans l’Iliade, les dieux se tiennent toujours sur la cime du mont Olympe. Il suffisait donc que l’Olympe s’écroulât pour en faire tomber les dieux. Cette fable, quoique rapportée dans l’Odyssée, y est peu convenable : dans ce poème, l’enfer n’est pas plus profond que le fossé où Ulysse voit les ombres des héros et converse avec elles. Si l’Homère de l’Odyssée avait cette idée bornée de l’enfer, il devait concevoir du ciel une idée analogue, une idée conforme à celle que s’en était faite l’Homère de l’Iliade.