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vues, ce qui, joint au mérite d’une expression laconique, fait que le livre avec les additions n’offre qu’une augmentation de trois feuilles.

Ainsi, en très peu de temps, Vico seul, et tout accablé d’infirmités, se vit dans l’obligation de méditer et de faire imprimer cet ouvrage avec des améliorations et additions auxquelles il ajouta d’autres encore, pour de louables motifs qui sont exprimés dans la lettre suivante :


Lettre à S. E. D. Francesco Spinelli, prince de Scala.


« Je rends mille grâces à Votre Excellence, car à peine depuis trois jours lui ai-je fait tenir, par mon fils, un exemplaire de la Scienza nuova, nouvellement imprimée, que Votre Excellence en a déjà achevé la lecture, y consacrant le temps si précieux qu’elle donne aux sublimes méditations de la philosophie ou à l’étude des meilleurs écrivains et surtout des écrivains de la Grèce. Telle est la merveilleuse pénétration de votre esprit : l’avoir lue d’une seule haleine, c’est pour Votre Excellence l’avoir pénétrée dans toute sa profondeur, l’avoir embrassée dans toute son étendue. Ma modestie passera sous silence les jugements favorables que Votre Excellence, avec cette grandeur d’âme si familière aux personnes de son rang, a portés sur cet ouvrage. Je me tiendrai singuhèrement honoré de la bonté avec laquelle elle a daigné m’indiquer les endroits où elle avait observé des erreurs, que, pour me rassurer, elle dit être échappées à ma mémoire, et ne pouvoir nuire en rien au but proposé », etc.