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L’ESCOLE DES FILLES.


che, elle le touche à l’estomach, tantost aux fesses et aux cuisses, l’appelant son cœur et son âme, et sent cependant son vit qui luy entre dans le con avec la plus grande douceur qu’on se puisse imaginer.

Fanchon. Vrayement, ma cousine, il me semble que je voudrois bien esprouver cela de la façon que vous dites ; je pense pour moy que j’y aurois bien du plaisir, et les filles, certes, doivent bien estre obligées aux garçons qui leur font de telles choses. Mais n’y ont-ils pas aussi du plaisir (19), eux qui se donnent tant de peine pour en faire aux autres ?

Susanne. Comment penses-tu donc ? vrayement ouy, et ils le leur témoignent assez. Quand ils pasment d’aise sur elles en leur faisant, on ne leur entend rien dire autre chose sinon : — Hé ! mon cœur, hé ! m’amour, je me meurs ; et fais, je n’en puis plus, fais vite, — et le plaisir de la fille est bien plus grand, quand elle voit que celuy qui luy fait est bien aise, que s’il n’estoit pas ; car si le garçon donne du plaisir à la fille, il faut bien que la fille en donne aussi au garçon.

Fanchon. C’est ce qui est bien raisonnable, ma cousine, et cela estant, je pense que les filles sont bien longtemps à se tenir les garçons dessus ; car si c’estoit à moy, je ne laisserois jamais