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L’ESCOLE DES FILLES


il voit sur luy le ventre, le nombril, les cuisses, la mothe, le con et généralement tout le corps de sa mieux aymée, qui donne de vifs esguillons à sa flamme ; il voit et sent l’agitation naturelle qu’elle faict sur luy en luy pressurant amoureusement la plus pretieuse partie de luy mesme ; il l’admire en face, qui faict toutes ces choses ; il semble qu’il doubte, il taste encore pour s’asseurer de son bonheur, il s’escrie de plaisir chaque coup qu’elle donne, il se transit d’ayse en sentant ses attouchemens, et estime plus son bon vouloir que le reste, asseuré qu’il est d’en estre aymé. Et quand l’amour après vient à payer le tribut deu à leurs contentemens, il voit fondre son plaisir dans ses yeux, et comparant les clairs rayons qui viennent de ces mêmes yeux, vrais miroirs de l’âme, avec les postures et grimaces naturelles qu’elle faict de son corps, de ses reins, de sa teste, de ses cuisses et de la partie la plus secrète où il a le contentement de loger son membre tout entier, croit que ses autres membres, bien qu’ils ne voyent goutte, ne laissent pas de sentir leur part du plaisir. La femme aussi, qui est dessus, considère de son costé et faict des reflexions particulières sur chasque posture, en suite à les conter toutes une par une, qui a son nom propre aussi bien que ses ragousts différents,

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