Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.
155
L’ESCOLE DES FILLES


résistance par l’opposition des dents, pour mieux imiter ceste douce force que le vit rencontre par en bas pour s’unir parfaictement au con. C’est pourquoy il semble alors que le cœur s’exhale par la bouche en souffrant les caresses qui luy sont faictes, et quand l’amant peut imaginer cela de soy, que son vit iroit de mesme dans le con de la personne qu’il baise, laquelle, de son costé, coupe aussi la mesme pensée, et qu’un plaisir est bien plus délicieux que l’autre, il s’exprime par là aussitost un doux air qui est comme un tesmoignage de ce que les deux moitiés qui cognoissent le symbole de ceste union de langues souhaicteroient davantage, d’où vient qu’elles se picottent çà et là et pressent de ces mesmes langues et imitent les plus vaines et naïfves gesticulations du membre viril, et l’imagination se resjouit presque autant de ceste vaine figure que si le plaisir véritable y estoit conjoint.

(76) Fanchon. Ma cousine, je descharge, n’en parlons plus. Et pourquoy, en dernier lieu, est-il plus plaisant quand la femme est montée dessus l’homme et qu’elle le chevauche, que quand elle est dessoubs et l’homme estendu sur tout son corps, ayant tout à point son vit rougeastre et prest à bander dans son con ?

Susanne. Je t’ay desjà dit cela d’une façon,