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L’ESCOLE DES FILLES


donner entièrement à une personne qu’on ayme, pour en faire à sa volonté.

Fanchon. Certes, ma cousine, vous auriez besoin de reprendre haleine après avoir parlé si longtemps, mais puisque vous vous en acquittez si bien, nous n’en demeurerons pas là, car j’ai encore trois ou quatre petites questions à vous faire, et je ne vous laisse aller sans que vous ne m’y ayiez répondu.

Susanne. Tu me tiens à ceste heure, et il n’est possible que je te refuse.

Fanchon. Ma cousine, je vous diray donc (62) que je crains d’estre devenue grosse, et si vous demandez pourquoy, c’est que toutes les fois que nous avons chevauché, Robinet et moy, il a voulu que nous ayons deschargé ensemble, pour y avoir plus de plaisir, car le combat de semence contre semence est entièrement voluptueux, et je vous demande si vous ne sçavez point quelque autre signe que celuy là pour me faire croire que je ne le sois point ?

Susanne. O qu’ouy, vrayement. Ce n’est pas tout que descharger ensemble, il faut de plus que la femme, dans le point de la descharge, si elle veut que le coup porte, tienne les fesses serrées l’une contre l’autre et ne se remue en façon quelconque que tout ne soit fait et achevé. Or, regarde si tu en as usé de la sorte.