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L’ESCOLE DES FILLES


mais en me baissant la fente de ma jupe n’estoit pas assez longue et luy fit sortir l’engin par la raie du cul, si bien qu’il me fit redresser, maudissant son aventure, et se contenta de me descharger promptement entre les fesses.

Susanne. Quel dommage !

Fanchon. Son ardeur estant appaisée, il remit son engin dans sa brayette, et je m’apperçus aussi tost que le feu avoit pris au cotillon qui estoit sur la platine. Je fis un cry en l’ostant promptement de dessus, et ma mère arriva sur ces entrefaites, qui me querella bien fort de ma négligence et me dit qu’elle ne m’en donneroit point d’autre. Mais Robinet mit le holà le mieux qu’il put, disant que c’estoit une flammèche qui estoit sautée dessus pendant que j’avois regardé à la fenêtre, et que ç’avoit esté la faute de luy, qui n’y avoit pas pris assez garde. Et voilà comme l’affaire se passa.

Susanne. Mais où est donc cette invention que tu dis ?

Fanchon. Entendez-moy, la voicy. Deux jours après, Robinet vint le soir au logis et trouva qu’on dançoit. C’estoit une petite compagnie ou réjouissance qui se faisoit pour le jour de la feste de ma mère. Il avoit trinqué ce soir là plus qu’à l’ordinaire, et faisant semblant qu’il vouloit dormir pendant que tout le monde dançoit, il