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L’ESCOLE DES FILLES

Fanchon. Que vous diray-je davantage ? il me fit agencer de cent postures, m’enconnant à chacune, et me montrant comment il se falloit tenir pour (16) mieux engaigner le vit, et n’en acheva pas une. J’appris tout fort aisément, résolue de le bien retenir. Et m’estant disposée à son vouloir pour en achever quelqu’une, après il s’estendit sur le lict, la lance droite à la renverse, et me tira sur son ventre. Je me le fourray de moy-mesme dedans le con et me forçay à remuer, disant que je besoignois. Il se faisoit faire ainsi, me considérant, et tantost me disoit que je poussasse fort, me baisant, la langue à la bouche, et tantost m’appelant (17) sa vie et son âme, et tantost empoignant mes fesses, connaut, ma fouteuse, et autres injures à quoy il prenoit plaisir. Sur la fin qu’il connut que la douceur venoit, il ne se put empescher de remuer vers moy et moy vers luy ; tant qu’à la fin elle vint encore à sortir et nous finismes la carrière avec autant de contentement que la première fois.

Susanne. Et deux.

Fanchon. Je reconnus alors pour vray ce que vous m’aviez dit touchant les propriétés de ceste liqueur, et raisonnant dessus, je disois que c’estoit un grand (18) bien au monde que d’avoir trouvé ceste invention pour se divertir.