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veulent, comme des hommes. 2. Et on me conduisit au séjour de la tempête, et sur une montagne dont le plus haut sommet touchait au ciel. 3. Je vis les demeures des

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Q : u et il me conduisit sur une montagne. » 

vous avait pas été caché, et un mystère, celui venu de Dieu, vous avez connu, et cela dans votre dureté de cœur, vous l’avez révélé aux femmes, et par ce mystère les femmes et les hommes multiplient les maux sur la terre. » a u Dans un lieu ténébreux et sur une montagne, » etc. b u Je vis le lieu des luminaires et les dépôts (trésors) des éclairs et du tonnerre et vers tql icpo^OT^. » Les éditeurs, suppo- sant le texte corrompu, ont restitué en note, d’après l’éthiopien, TQt àxpw < T^pia Ta > pàÔTi , « vers les extrémités profondes » (Flemming, d’après l’éthiopien), ou bien tU xà ixpoSaiO-^ (Diels), mot composé dont le sens est le même. Le texte tel qu’il est pourrait signifier « vers les sombres profondeurs » ; dans VOdyssée, XII, 80, par exemple, on trouve àscott^ç comme épithète d’une caverne. allusions à la mythologie grecque (xvii, 5-8) et qu*ils sont en con- tradiction avec le reste du livre sur Torigine des démons. Selon xv, 4-12, les démons sont les esprits des géants, fils des anges; selon xix, 1, ils auraient existé avant les anges, puisque ceux-ci induisent les hommes à sacrifier aux démons comme à des dieux. Ce dernier point est discutable. En réalité, xix, 1 emploie le futur, en grec comme en éthiopien : « ils les feront errer pour qu’ils sacrifient aux démons. » On peut donc l’entendre en ce sens que les anges après leur chute persuaderont aux hommes de sacrifier aux démons, aux esprits mauvais sortis de leur union avec les filles des hommes. Par conséquent, il n’implique pas Fantériorité des démons sur les anges. — U est plus difficile de concilier cette action des anges déchus avec la captivité éternelle et Timpuissance auxquelles ils sont con- damnés d’après x, 11-14, et xiv, 5. Pour les éléments grecs, leur pré- sence est incontestable ; mais ces chapitres contiennent aussi des idées très hébraïques, des expressions qu’on rencontre souvent dans l’Ancien Testament (v. g. xviii, 1, 3, 5, 8) ou chez les Babyloniens (xvii, 4). — Ils sont sans doute l’œuvre d’un Juif familiarisé avec la mythologie grecque. — Sont- ce les démons qui peuvent prendre tantôt l’apparence du feu, tantôt celle de l’homme, conformément à la double origine qu’ils tirent des anges et des filles des hommes? . Cf. Job, XXXVII, 9. . L’arc de feu, les flèches et leur carquois. Cf. Job, xxxvi.