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Pour l’aborder, ou bien on aurait dû recourir aux originaux soit de la Bible, soit de la littérature apocryphe, soit de la littérature historique et religieuse des peuples voisins du peuple juif ; ou bien il aurait fallu au moins pouvoir consulter tous ces textes dans des traductions claires et exactes, mises à la portée de tous par les introductions et les notes explicatives nécessaires.

L’emploi du premier procédé, surtout en ce qui touche à l’Ancien Testament, suppose une initiation que n’ont pas reçue un grand nombre de professeurs d’Écriture sainte eux-mêmes. Pendant longtemps on les a improvisés un peu au petit bonheur. Aujourd’hui un sentiment plus vif des besoins actuels et la création des Instituts catholiques et d’organismes comme la jeune école de langues sémitiques de l’Institut catholique de Paris[1] ont amené un commencement de progrès. Mais ce progrès ne sera réel que lorsque, avec la disparition des préjugés, tous les prêtres appelés à l’enseignement de l’exégèse devront

  1. Cf. François Martin, L’enseignement des langues sémitiques à l’institut catholique de Paris, dans le Bulletin trimestriel des anciens élèves de Saint-Sulpice, 15 août 1904. — Dans le rapport qu’il a adressé selon l’usage à la S. Congrégation des Études sur le cycle des trois dernières années, Mgr Péchenard, recteur de l’Institut catholique de Paris, a exposé la nouvelle organisation de l’enseignement des langues sémitiques à l’institut catholique et l’institution de diplômes correspondant à cette branche d’études. La S. Congrégation a répondu en ces termes, le 28 juillet 1905 : « Sed in his maximis rebus, quæ huic S. Congregationi Studiorum vehementer gratæ fuerunt, illud sane fuit quam gratissimum, quod instituta est linguarum semiticarum sive veterum orientalium disciplina, quæ potiores gravioresque, id est linguam assyriacam, hebraicam, syriacam, ethiopicam, arabicam complecteretur. Etenim cum nihil antiquius sit S. Sedi quam ut studia sacras Scripturæ, utpote quæ catholicam contineat fidem, apud catholicas Universitates vigeant et floreant, quem fugit semiticarum linguarum interiorem ac reconditam cognitionem esse viam quæ ducat ad eas probe interpretandas et exponendas, ad quæstiones denique de Christi Ecclesiæ decretis sive dogmatibus enodandas ac dirimendas ? Præsertim cum hodie christianæ legis hostes acerrime pugnent ut harum linguarum adjumento Christi Ecclesiam labefactent ? Atque, hoc plane prudens fuit consilium duo singularia in iis linguis statuta esse diplomata, quo alumni in earumdem studia alacrioribus animis incumberent, illis decernenda qui, facto periculo, ipsarum linguarum eruditione longe aliis excellerent. »